Les contours du projet de loi pour lutter contre le harcèlement sexuel

17 octobre 2017 à 5h26 par Benoit Hanrot

VIBRATION

Marlène Schiappa a dévoilé hier les grandes lignes de son projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles. La secrétaire d'État chargé de l'Égalité entre les femmes et les hommes poursuit son tour de France pour recueillir témoignages et avis sur le sujet. L'annonce intervient en plein scandale Weinstein aux États-Unis. Décryptage :

Marlène Schiappa est en vadrouille. La Sarthoise vient de lancer une consultation citoyenne en vue de présenter un texte de loi contre les violences sexistes et sexuelles. Elle souhaite que les citoyens puissent contribuer au futur texte en s’exprimant sur le sujet. Le but : « obtenir une juste sanction judiciaire et sociétale ».

Trois points essentiels

Le projet de loi de la secrétaire d’Etat s’articule autour d’une mesure phare : la verbalisation du harcèlement de rue. Un point essentiel du texte mais très débattu car sujet à controverse. En effet, d’un point de vue juridique, il faut qu’il y ait répétition pour caractériser le harcèlement. Or, cela ne correspond pas forcément aux situations rencontrées par les femmes dans la rue ou les transports en commun.

Autre point de discorde : celui des preuves. Tout le monde ne se balade pas avec une caméra-espion sur lui. Excepté les forces de l’ordre qui ont la nécessité d’un flagrant délit pour verbaliser ce harcèlement de rue.

Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes / Wikipédia

La loi du silence s’est brisée

Ces derniers jours, l’affaire Weinstein a délié les langues sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, le hashtag #BalanceTonPorc est né en France. L’occasion pour de nombreuses femmes de dénoncer les actes de harcèlement dont elles ont été victimes dans leur quotidien. Interrogé dans « Aujourd’hui en France », Marlène Schiappa a résumé cette initiative par une phrase : « Twitter n’est pas une cour de justice, il ne remplace pas les tribunaux, mais il faut encourager les initiatives qui aident à prendre la parole sur ces sujets ».

Depuis l’éclatement du scandale Weinstein, le grand déballage se poursuit. Dernière en date, celle de star pop islandaise Björk qui affirme avoir été harcelée sexuellement par le réalisateur danois Lars Von Trier lors d’un tournage. En France, c’est Elisa Tovati qui a décidé de se confier. La comédienne et chanteuse, qui a subi des agressions en début de carrière, dénonce aujourd’hui « les castings où l’on vous demande de vous foutre à poil » ou les réalisateurs qui attendent les actrices en caleçon ou au lit ».