Sarthe : le combat d'une famille récompensé au tribunal

11 juillet 2017 à 8h06 par Rédaction

VIBRATION

La famille de l'enfant qui avait été refusé d'une école primaire à la Suze, a finalement obtenu gain de cause. La justice a tranché en sa faveur dans le conflit qui l'oppose avec le maire de la commune. Décryptage :

Lors d’un article publié le 29 juin dernier sur notre site, nous évoquions la situation complexe d’une famille à la Suze-sur-Sarthe. Le maire avait refusé l’inscription de leur fils cadet à l’école primaire des Châtaigniers, au motif de son lourd passé avec l’établissement. Mais le conflit ne date pas d’hier. Les parents de cet enfant ont accepté de nous livrer leur version des faits.

Un enfant abandonné par le système scolaire

Tout a commencé lors de l’année scolaire 2014/2015. Les parents estiment que la maîtresse et l’AVS (Assistante de Vie scolaire) ne s’occupaient pas de leur fils. En décembre 2014, deux institutrices décident de porter plainte contre l’enfant au commissariat de la commune. En mars 2015, la famille est obligée de déscolariser provisoirement le garçon âgé alors de 6 ans et en classe de CP. La faute à de nombreux problèmes avec la maîtresse, l’ancien inspecteur académique de circonscription mais aussi et surtout des soucis de santé.

Un enfant malade, une famille accusée à tort

Les soucis de santé à répétition mettent la famille dans une situation délicate. Un signalement est même fait auprès du juge des enfants, accusant les parents de mettre leurs progénitures en danger et de simuler les handicaps du fils cadet. Or, l’enfant souffre réellement de deux pathologies : la première est liée à un problème de croissance et de mobilité. Elle l’empêche de réaliser des efforts physiques à répétition.

La seconde est neurologique : un TDAH (Trouble Déficit de l’Attention avec Hyperactivité). Elle provoque souvent des gestes impulsifs qui ne sont pas forcément contrôlés. Le couple l’assure : leur garçon est désormais sous traitement et arrive bien mieux à se maîtriser désormais.

Un combat pour aider les familles dans la même situation

Après deux ans de déscolarisation, dont une année d’instruction en famille pour pouvoir reconstruire moralement et travailler avec l’aide d’une éducatrice, les parents tentent à nouveau de le réinscrire dans l’école de son secteur. En vain, le maire s’oppose toujours à cette idée. Le tribunal administratif de Nantes est finalement saisi et tranche en faveur du couple : leur fils va pouvoir être scolarisé dans l’école la plus proche de son domicile, soit celle des Châtaigniers.

Ce combat est aussi celui de nombreuses familles qui remettent en cause la politique menée des années par les différents ministères de l’Education nationale. Dans ce cas précis, la famille regrette que l’Institution ne développe pas de plan de sensibilisation et de formation aux divers handicaps à tous les enseignants, alors que la loi sur l’égalité des chances et notamment de l’inclusion scolaire, date du 11 février 2005 !

Le mot de la fin est pour le père de famille :

« Cette affaire est juridiquement assez simple et aurait pu être traitée humainement sans déranger le tribunal ».