Allergies aux pollens : plus nombreuses, plus intenses et plus longues
25 mars 2024 à 12h50 par Hugo Harnois
Entre 20% et 25% des Français souffrent d'une allergie respiratoire.
Crédit : Pixabay
Vous connaissez les symptômes : le nez qui coule, les éternuements, la gorge qui gratte… Avec le retour du beau temps et de la douceur des températures, les allergies aux pollens de bouleau sont en augmentation. L’occasion de faire un point sur la situation en France.
Pour beaucoup de monde, en ce moment, c’est un peu compliqué avec les allergies aux pollens qui font leur grand retour un peu partout en France, entre le retour du beau temps et les températures douces. Aujourd’hui, selon l’OMS, une personne sur quatre est allergique, et d’ici 2050, ce sera même une sur deux. « On peut dire que le réchauffement climatique est derrière tout ça, avec des hivers qui n’en sont plus trop, il n’y a plus de gelées, les pollens sont donc un peu perturbés et arrivent plus tôt dans la saison », explique le président du syndicat des allergologues, Edouard Sève.
Les pollens présents "9 mois sur 12"
Ce dernier précise que, désormais, les pollens font partie de notre quotidien « 9 mois sur 12. » La hausse des températures au quotidien provoque d’autres conséquences : « c’est plus intense, il y a plus de pollens libérés. Leurs variétés sont aussi modifiées, il y a des plantes qui aiment bien la chaleur qu’on n’avait pas dans le nord de la France, mais, comme ça se réchauffe, elles commencent à arriver, donc on a de nouvelles allergies qui évoluent », poursuit Edouard Sève, rappelant l’exemple du cyprès, une plante que l’on trouve plutôt au sud de la France : « on n’avait pas d’allergie dessus avant, et là ça commence. »
Sans surprise, la pollution aggrave aussi les choses. Les plantes libèrent plus de pollens quand il y a des pics de pollution, « ils restent aussi plus longtemps dans l’air et sont fragmentés », ajoute l’allergologue : « les allergies sont pires, il y a plus de symptômes. »
Le rôle des collectivités
Au-delà du réchauffement climatique, les collectivités comme les mairies, les départements, les régions et les Agences Régionales de Santé ont aussi un rôle un jouer pour le président : « on note, de plus en plus, que les collectivités plantent des bouleaux qui sont des arbres très allergisants. Alors oui, ce sont des arbres robustes qui n’ont pas besoin de beaucoup d’entretien, mais du coup, on aggrave les allergies des gens. Ce qui serait bien, c’est que les collectivités posent la question aux allergologues, que les gens de l’urbanisme travaillent avec les médecins pour éviter ce genre de gags parce qu’on a beau donner des conseils, si les collectivités font le travail inverse, on ne va pas y arriver. »
Selon lui, il suffirait de varier les essences d’arbres, et d’éviter de les planter près des habitations. Enfin, à votre niveau, pour éviter de trop subir, pensez à limiter les contacts. Le pic de pollens se produit surtout le midi quand il fait beau et qu’il y a du vent, donc évitez de sortir à ce moment-là. Fermez les fenêtres, rincez-vous les cheveux le soir si vous êtes sortis à l’extérieur, et ne faites pas sécher le linge dehors. Enfin pensez à mettre un masque si vous jardinez.