Maison des femmes d’Orléans : le boom des consultations
19 décembre 2023 à 6h00 par Alicia Méchin
Visuel Maison des femmes d’Orléans
Crédit : Maison des femmes d’Orléans
537 consultations en 2022… Plus de 800 en 2023… La maison des femmes d’Orléans, rattachée au CHU et qui accueille les femmes victimes de violences, a vu son activité bondir cette année.
Pour plusieurs raisons : la libération de la parole, et créée en novembre 2021, la maison des femmes commence à se faire connaitre sur le territoire. Mais les professionnels qui y opèrent, estiment que le nombre de femmes concernées par tous types de violences dans le Loiret serait en réalité beaucoup plus élevé, car beaucoup s’enferment encore dans le silence. « Il faut déjà qu’elles aient conscience de subir des violences, souligne Mélanie Aimé, coordinatrice. Ce n’est pas le cas pour toutes les victimes. Et notamment les victimes de violences conjugales. On sait qu’elles débutent principalement par des violences verbales et psychologiques qui sont très très difficiles à percevoir, surtout quand c’est quotidien et depuis des années ».
S'ajoute à cela, la culpabilité. « Toutes les femmes qu’on voit, chez nous, se sentent fautives, honteuses des violences qu’elles ont subies ou qu’elles subissent encore. Le maitre-mot à dire c’est que ce n’est pas de leur faute ».
Projets 2024
Face à la demande, la maison des femmes souhaite développer de nouveaux projets, et lance un appel aux dons. "On met en place des ateliers thérapeutiques, parce que le soin ne suffit pas pour aider les femmes à se reconstruire, poursuit Mélanie Aimé. Il faut qu’on ait aussi des soins de support ». Sophrologie, art thérapie, activité physique adaptée, et karaté seront notamment proposés.
Une permanence de la police sera également mise en place dans les locaux de la maison des femmes pour pouvoir prendre les plaintes, ainsi qu'une permanence d’une autre association d’aide aux victimes. Côté projets toujours, la maison des femmes travaillent à la création, en 2024, d’une unité Mutilations Sexuelles Féminines et une unité Prévention et Santé Sexuelle. Les besoins pour 2024 sont estimés à 300 000 euros.