Convention citoyenne pour le climat : promesses tenues ?
26 février 2021 à 8h19 par Iris Mazzacurati
Emmanuel Macron s'était engagé à soumettre "sans filtre" les propositions de la Convention citoyenne
Crédit : Thibault Camus / POOL / AFP
L'heure est au bilan : les 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), se pencheront ce week-end sur les réponses faites par le gouvernement à leurs propositions et les suites à tirer de cette expérience inédite.
Cette Convention, voulue par Emmanuel Macron pour répondre à la crise des "gilets jaunes" et lancée en octobre 2019, tiendra sa 8e et dernière session de vendredi 26 au dimanche 28 février, au terme d'un calendrier bouleversé par le mouvement contre la réforme des retraites puis le Covid-19. L'épidémie oblige aussi ces derniers échanges à se tenir par visio-conférence. Au menu des citoyens : passer en revue les six grands thèmes sur lesquels ils ont travaillé (consommer, produire et travailler, se déplacer, se loger, se nourrir et renforcer la protection judiciaire de l'environnement) et répondre à quatre questions plus générales. "Quelle est votre appréciation de la prise en compte par le gouvernement des propositions de la Convention ?". En quoi les mesures du gouvernement "permettent de s'approcher de l'objectif de diminuer d'au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 dans un esprit de justice sociale ?", conformément au mandat fixé à la CCC. "Dans quelle mesure la CCC a été utile à la lutte contre le changement climatique en France ?" Les Conventions citoyennes peuvent-elles "améliorer la vie démocratique de notre pays" ?
"Sans filtre" ?
Emmanuel Macron s'était engagé à soumettre "sans filtre" leurs propositions soit au Parlement, soit à référendum, soit par application réglementaire. Sur 149, il a finalement écarté trois propositions : limitation de la vitesse à 110km/h sur autoroute, instauration d'une taxe de 4% sur les dividendes, et réforme du préambule de la Constitution. Le chef de l'Etat a en revanche promis un référendum pour intégrer la protection de l'environnement dans l'article 1 de la Constitution. Le gouvernement a repris les autres propositions dans le projet de loi Climat et résilience, qui sera bientôt discuté à l'Assemblée nationale, le plan de relance ou par voie réglementaire, comme l'interdiction des terrasses chauffées ou de chaudières neuves au fioul à partir de 2022. La plupart ont été réécrites. (Avec AFP)