Reprise de Ligue 1 de foot: invité surprise, le Covid chamboule tout
21 août 2020 à 9h24 par Iris Mazzacurati avec AFP
Le match d'ouverture Marseille - Saint-Etienne est renvoyé à septembre.
Crédit : Pixabay
Avec la multiplication des cas de Covid-19 dans la plupart des clubs de Ligue 1, le coronavirus bouleverse la reprise du championnat de France de football et rebat les cartes sportives et économiques de la saison 2020-2021.
Après près de six mois d’attente, la première journée de Ligue 1 s'annonce maigrichonne : outre le report des matches du PSG et de Lyon pour cause de Ligue des Champions, l'annonce de quatre cas de coronavirus dans les rangs de l’OM a renvoyé à septembre le match d'ouverture Marseille - Saint-Etienne. Et le match Nîmes-Brest est en sursis après la découverte de nouveaux cas.
�xa� Initialement prévu ce vendredi 21 août, le match de la première journée de @Ligue1UberEats entre l'@OM_Officiel et l'@ASSEofficiel est reporté au mercredi 16 ou jeudi 17 septembre 2020 �xa� #OMASSE https://t.co/63nK8teNLO
— Ligue de Football Professionnel (@LFPfr) August 18, 2020
Près de 40 joueurs de L1 issus de 11 clubs ont été testés positifs au Covid-19 ces dernières semaines. La grande majorité d'entre eux a contracté le virus après la reprise de l'entraînement en juin, engendrant une mise à l'isolement plus ou moins longue selon les cas et des annulations de matches amicaux en cascade.
Avec un seul cas positif annoncé, Bordeaux, Dijon, Lens, Monaco n'ont pas été trop perturbés. En revanche, Marseille (4 cas), Nîmes (4 cas), Lille (4 cas), Saint-Etienne (5 cas) mais surtout Montpellier (6 cas), Nantes (7 cas) et Strasbourg (9 cas) ont vu leur préparation tronquée par le coronavirus.
Des préparations chaotiques
L'incertitude plane aussi sur l'état de préparation de plusieurs équipes touchées par le virus cet été et qui ont dû renoncer à des stages de préparation, annuler des matches amicaux, revenir à des conditions d'entraînement sans contact et laisser un certain nombre de joueurs à l'isolement.
C'est le cas tout particulièrement de Strasbourg (9 joueurs touchés), Nantes (7 joueurs) et Montpellier (6 joueurs), même si la plupart des joueurs positifs n'ont eu que peu ou pas de symptômes et ont pu reprendre l'entraînement à l'issue de leur quatorzaine, plus ou moins rapidement en fonction des protocoles médicaux des clubs.
Mais "les cas de Covid, c'est comme les blessures", explique le préparateur physique Xavier Frezza. "L'organisme n'aura pas eu sa montée en puissance, ils vont passer d'un rythme d'entraînement à un rythme de match au plus haut niveau, ce n'est pas évident", ajoute-t-il. "La vérité c'est le terrain. Il faut récupérer le rythme du terrain".
Or, "tout le problème de cette situation, c'est qu'il y a un manque de rythme énorme à la base. Il faut voir comment les organismes ont digéré cette grosse grosse période d'arrêt, parce que ça n'arrive jamais", relève-t-il.
Billetterie en berne
La suspension du championnat en mars a coûté cher aux clubs, qui ont perdu une partie de leurs droits télévisés et de leurs recettes, ce qui, pour la plupart d'entre eux, efface les gains espérés cette année grâce à l'augmentation des droits dans le nouveau contrat avec Mediapro (la chaîne 100% foot qui doit retransmettre une grande partie des matches de Ligue 1 et 2 pour la période 2020-2024).
Selon Christophe Lepetit, économiste du sport au Centre de droit et d'économie du sport de Limoges (CDES) de Limoges, les recettes des matches représentent en moyenne 15% du budget des clubs de l'élite. Et les clubs risquent aussi de souffrir d'une réduction des engagements des sponsors ainsi que d'une baisse du marché des transferts, alors que les plus-values représentent 800 à 900 millions d'euros annuels pour le foot français.
Mais ce qui mettrait vraiment "très gravement en péril l'économie de la Ligue 1", c'est qu'une deuxième vague oblige à une nouvelle suspension et que Mediapro retienne alors une partie des sommes dues, prévient-il.