Vendée Globe : Bestaven vainqueur à l'issue d'une nuit de folie
Publié : 28 janvier 2021 à 8h05 par Iris Mazzacurati
Yannick Bestaven remporte la 9e édition du Vendée Globe en 80 jours 3 heures et 44 minutes.
Crédit : LOIC VENANCE / POOL / AFP
La 9e édition de la course autour du monde en solitaire s'est jouée dans les toutes dernières heures, dans un scénario inédit, qui s'est en plus fendu d'un coup de théâtre de dernière minute.
Cinquième, puis troisième puis premier en l'espace de quelques heures: Yannick Bestaven a vécu une fin de course de folie pour remporter le Vendée Globe 2020, jeudi 28 janvier dans la nuit noire des Sables d'Olonne, après 80 jours en mer. Tout a démarré mercredi à 20h35 quand Charlie Dalin (Apivia) a franchi le premier la ligne d'arrivée au large des Sables d'Olonne, entouré d'une armada de bateaux qui scintillaient de rouge, vert et bleu. Le marin normand de 36 ans, qui a occupé la tête du classement durant plus de soixante pour cent du parcours à bord de son bateau volant dernière génération, n'a pourtant pas été désigné vainqueur du Vendée Globe 2020. Pour cela, il devait attendre que deux autres concurrents, l'Allemand Boris Herrmann (SeaExplorer-Yacht Club de Monaco), alors troisième, et Bestaven (Maître Coq IV), cinquième, ait coupé eux aussi la ligne. En effet ces deux skippers avaient dans leur poche des compensations de temps pour avoir aidé au sauvetage d'un concurrent naufragé, Kevin Escoffier, le 30 novembre. Ces bonifications - six heures pour Herrmann et dix heures et quinze minutes pour Bestaven, ne pouvaient être prises en compte qu'une fois la ligne franchie. De quoi porter le suspense à son comble quand les cinq premiers de la flotte se tiennent dans un mouchoir de poche. Une attente éprouvante. Mais à peine une demi-heure après l'arrivée de Dalin, Herrmann, qui pouvait accrocher la victoire, est entré en collision avec un bateau de pêche, à 160 km de la ligne. C'en était fini pour le navigateur allemand, qui terminera son périple au ralenti, pour une arrivée entre 10h30 et 11h30 jeudi matin, laissant le champ libre à Bestaven. Bestaven, un Rochelais de 48 ans, qui filait déjà bien vite, a redoublé de puissance. Dans une mer particulièrement démontée, il a bouclé son tour du monde environ huit heures après Dalin, ce qui n'excède pas son bonus. Bestaven peut donc crier victoire ! Il a été accueilli par un feu d’artifice, à défaut du public dont la présence a été interdite en raison de la pandémie de Covid-19. "On passe de la solitude totale à cette fête, ces lumières, ces gens qui sont là malgré le contexte compliqué. C'est un bonheur, je ne réalise pas encore ce qu'il se passe, je suis toujours dans ma course, alors que c'est terminé. C'est un rêve d'enfant qui se réalise", s'est réjoui Bestaven, subjugué. Sur les 33 marins ayant pris le départ le 8 novembre, huit ont abandonné. (Avec AFP)