La capitale mondiale du Street Art se trouve dans l'Allier
Publié : 4 septembre 2023 à 7h00 par Guillaume Pivert
Street Art City a vu le jour en 2015 dans un ancien site de formation de France Télécom, à l’abandon depuis 1992. Depuis, 500 artistes du monde entier sont venus recouvrir les murs de leur talent.
En 2003, Gilles et Sylvie Iniesta décident « sur un coup de folie, sans but précis, sans raison », de racheter ce site à l’abandon. Il faudra attendre 2015 pour que le projet démarre vraiment. « Sylvie a eu un flash, alors qu'on ne vient pas du tout du milieu de l'art, surtout pas du street art ou du graffiti, elle a eu une vision, elle a vu les bâtiments en couleur », explique Gilles Iniesta.
Après plusieurs jours à découvrir sur internet ce qu’est le street art, le couple constate que tous les projets sont éphémères, sur des sites destinés à la démolition ou à la réhabilitation. Naît alors dans leur esprit, l’idée de créer une résidence dédiée au street art en plein cœur de l’Allier, à Lurcy-Lévis. Tout est allé très vite. « On a contacté un artiste de la région de Clermont-Ferrand, pour qu’il vienne », explique Gilles Iniesta ajoutant que « c’est d’ailleurs le seul que nous ayons contacté ». Car le succès est rapide, grâce au bouche à oreille. « C’est vrai que si on avait eu cette idée il y a 25 ans en arrière », reconnait le créateur des lieux, « sans les réseaux sociaux, il est probable que ça n'aurait pas été aussi vite. Là, l'avantage, c'est que les artistes publient toutes leurs réalisations sur Instagram, c’est connu très rapidement et c'est ce qui fait qu'autant d'artistes souhaitent venir ».
Plus d’un millier d’artistes sur liste d’attente
Le succès est tel que 1102 artistes du monde entier sont sur liste d’attente pour venir en résidence. En général, ils sont dix à être accueillis en même temps, logés et nourris.
Les artistes ont toute la place pour s’exprimer. Street Art City s’étale sur 10 hectares, 13 bâtiments et 22 000 mètres carrés de fresques extérieures. L’intérieur des bâtiments est également décoré. C’est le cas de l’Hôtel 128, investi par autant d’artiste. « C’est une visite en immersion totale, fantastique », s’émerveille Gilles Iniesta. « Ce ne sont pas des grandes chambres, mais les artistes ont peint les quatre murs, le sol, le plafond, le placard, la salle de bain, et vous avez 128 univers différents, qui nous percutent selon notre affect, selon notre sensibilité », ajoute-t-il.
Street Art City est ouvert tous les jours jusqu'au 1ᵉʳ novembre, de 11h00 à 19h00, sauf le mercredi.