La sabreuse orléanaise Cécilia Berder se prépare pour les Jeux Olympiques

21 juin 2024 à 7h00 par Étienne Escuer

Image d'archives. La sabreuse Cécilia Berder.
Image d'archives. La sabreuse Cécilia Berder.
Crédit : Rédaction / Etienne Escuer

Dernière ligne droite pour les athlètes français qui se préparent pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Exemple avec la sabreuse orléanaise Cécilia Berder.

 

Ce ne sont pas ses premiers Jeux Olympiques mais ceux-ci, à domicile, ont une saveur particulière. Après Pékin en 2008, Rio en 2016 et Tokyo en 2021, la sabreuse du Cercle d’escrime orléanais Cécilia Berder participera à ses quatrièmes JO. « C’est vraiment une autre aventure. Le fait que ce soit à la maison, tu sens que les gens sont beaucoup plus excités, ils t’en parlent matin, midi et soir. C’est chouette parce que les gens parlent de sport, de Jeux Olympiques, d’escrime », confie-t-elle. « Mon d’état d’esprit, c’est un mélange de joie et de curiosité. Comment je vais réagir le jour où je vais arriver au village olympique, découvrir le Grand Palais et entendre tout le monde crier ? La seule chose dont je suis sûr, c’est que mon sabre va peser deux tonnes ! ».

 

Entre Tokyo et Paris, une pause maternité

 

Entre les Jeux Olympiques de Tokyo en 2021 et ceux de Paris, Cécilia Berder a donné naissance à une fille, Ambre. Pour elle, le retour au plus haut niveau n’était pas gagné, d’autant plus que la concurrence est féroce au sein de l’équipe de France de sabre. Une nouvelle étape de vie qui l’a changée en tant qu’athlète. « Les bébés sont clairement des sportifs de haut niveau », explique-t-elle. « Ils sont dans l’instant présent, ils respirent mieux que nous, ils sont tout le temps dans l’envie de grandir, de jouer, et tous ces éléments-là, pour un sportif de haut niveau, c’est incroyable. » Selon la sabreuse, l’une des principales difficultés a été de retrouver « un esprit guerrier, tueur », sur les pistes. « C’était un peu qui me définissait avant, et avec ma fille je suis entrée dans un monde où les choses se font plus doucement, avec amour, câlins, tendresse », confie Cécilia Berder. « En parallèle, vous prenez des coups dans la tronche à l’entrainement. C’est un peu schizophrène ! »


Des JO avec l'extrême-droite au pouvoir ?

 

Si Cécilia Berder se dit « fière d’accueillir le monde entier chez nous pour faire la fête », un gouvernement d’extrême-droite pourrait donner le coup d’envoi des Jeux de Paris en cas de victoire du Rassemblement national aux élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. Un sujet au cœur des discussions des athlètes, selon la sabreuse orléanaise. « Cette image me glace le sang », explique-t-elle. « Le sport, c’est l’exemple-même que le brassage culturel rend les gens plus forts, plus ouverts, plus curieux. On va faire la fête avec le monde entier et je ne peux pas imaginer l’extrême-droite être à la table de ça. » Cécilia Berder garde en tête les images de ses précédents JO : « J’ai vu la Corée du Sud et la Corée du Nord défiler ensemble, j’ai vu des athlètes juifs et musulmans manger ensemble. C’est ça, les Jeux. Ils ont cette capacité d’unité. » Des propos, également rapportés ces derniers jours dans plusieurs médias, et qui ont valu à la sabreuse une vague de cyberharcèlement sur les réseaux sociaux.

 

Le 26 juillet, jour de la cérémonie d’ouverture, extrême-droite ou non pour présider l’événement, Cécilia Berder aura surtout une pensée pour sa mère, décédée le 26 juillet 2022. « Elle me disait tout le temps : "Ne perds pas une occasion de rire." Elle a fait les choses bien puisque le 26 juillet, on sera tous sur un bateau à faire la fête. Pour elle, donc, je ne vais pas perdre une occasion de rire. Le 29, le jour de son anniversaire, ce sera l’épreuve individuelle. Je sais qu’elle sera avec moi. Avec elle, il n’y a jamais eu de pression de résultat, c’était constamment "Amuse-toi, ne perds pas une occasion de rire !". Je dois lui rendre hommage sur ça, et après le résultat suivra ou pas. »