Lecture de contes par des drag-queens en Indre-et-Loire : des organisateurs et élus harcelés

17 octobre 2024 à 12h01 par Étienne Escuer

Des drag-queen vont venir lire des contes aux enfants.
Des drag-queen vont venir lire des contes aux enfants.
Crédit : Facebook Bibliothèque de Vouvray

Des drag-queens doivent venir lire des contes à des enfants les 18 et 19 octobre en Indre-et-Loire. Organisateurs et élus sont harcelés par des opposants.

 

Un atelier de lecture pour enfants ne fait pas l’unanimité en Indre-et-Loire. Les 18 et 19 octobre, le collectif de drag-queens Paillettes doit en effet venir lire des contes destinés aux 6 ans et plus à Vouvray et l’Île Bouchard. Il s’agit de livres grand public, mais qui parlent de tolérance, d’acceptation de la différence ou encore d’inclusion. Des valeurs qui ne semblent pas partager certains militants de droite ou d’extrême-droite, qui demandent l’annulation de cet événement. Une pétition a ainsi été lancée, estimant que l’initiative menace « l’intégrité psychique et physique de nos enfants » et dénonçant des supposées « directives de l’Organisation mondiale de la santé et l’influence de puissants lobbies LGBTQIA+ et pharmaceutiques ». Elle a recueilli près de 1.500 signatures.

 

 

Des mails anonymes pour demander aux élus d'annuler l'événement

 

En parallèle, le groupuscule d’extrême-droite Des Tours et des Lys mène des opérations de tractage dans les boites aux lettres des communes concernés, et organisateurs, élus et soutiens de l’événement sont harcelés sur les réseaux sociaux. Comme le confie à La Nouvelle République la maire de Vouvray Brigitte Pineau, de nombreux mails anonymes ont été envoyés pour lui demander d’annuler l’événement, qui affiche complet. Hors de question cependant pour l’élue de céder à la pression. Les Jeunes Communistes d’Indre-et-Loire, qui ont apporté leur soutien à l’initiative, sont également pris pour cible sur les réseaux sociaux.

 

Ce n’est pas la première que des collectifs de droite ou d’extrême-droite (Syndicat de la famille (ex-Manif pour tous), Reconquête, etc.) s’opposent à ces lectures. Des initiatives similaires avaient été contestées à Lyon, Saint-Brieuc ou encore Toulouse ces derniers mois. Les drag-queens Minima Gesté et Nicky Doll ont également été harcelées sur les réseaux sociaux pour avoir porté la flamme olympique ou participé à la cérémonie d’ouverture des JO.