Loiret : Duralex et Le slip français s’associent pour le Made in France (VIDEO)

2 septembre 2024 à 16h54 par Guillaume Pivert

Duralex et Le slip français lancent l'opération "Allons enfants de la cantine"!
Duralex et Le slip français lancent l'opération "Allons enfants de la cantine"!
Crédit : Duralex / Le slip français / Flag / DR

C’est la première campagne commerciale depuis la reprise du verrier par ses salariés il y a quelques semaines. L’opération a pour but de soutenir le démarrage de la SCOP.

La date n’a pas été choisie au hasard. Le fabricant de verre trempé Duralex, basé à La Chapelle Saint Mesmin dans le Loiret, lançait ce lundi 2 septembre, jour de rentrée, l’opération Allons enfant de la cantine. Pas un hasard car des générations d’écoliers ont regardé au fond de ces verres à la cantine pour y deviner leur âge.

 

Une campagne réalisée en partenariat avec une autre entreprise étendard du Made In France, Le Slip Français. Les deux entreprises commercialisent 6 verres et une série limitée de sous-vêtements du Slip Français siglés Duralex.  Une partie de l’argent viendra renforcer le démarrage de la Scop. Car après un 6e placement en redressement judiciaire, la verrerie a pris un nouveau tournant cet été. En juillet, les 228 salariés ont obtenu l’autorisation de la justice de se constituer en SCOP (société coopérative ouvrière de production).

Une partie des salariés de Duralex, Guillaume Gibault, fondateur du Slip français est à droite.
Une partie des salariés de Duralex, Guillaume Gibault, fondateur du Slip français est à droite.
Crédit : Guillaume Pivert - rédaction

Depuis, François Marciano, le directeur Général n’arrête pas et ne craint pas le défi immense qui les attend. « On est prêts à se battre, à mettre Duralex à sa place, la 1ère au niveau mondial. C’est une montagne de travail. On y va pour gagner, c’est ça l’état d’esprit des salariés ». Il le sait, cette première opération commerciale doit permettre de refaire de la trésorerie. Avec le slip français, ils espèrent écouler 50 000 packs.

 

Pour Le slip français, il s’agit de défendre le Made in France. « Ça fait 13 ans qu’on se bat pour », explique Guillaume Gibault, le fondateur de la marque. « La rencontre avec Duralex s’est faite après l’annonce du redressement judiciaire (en avril, ndlr). On leur a dit, on veut vous aider à créer une campagne de rentrée, faire comprendre aux Français qu’il y a un vrai enjeu d’aider cette société », ajoute-t-il.

 

Des poinçons Duralex
Des poinçons Duralex
Crédit : Duralex / Le slip français / Flag / DR

Des salariés « prêts à aller au combat »

 

Si Duralex est un fleuron de l’industrie et du design avec ses fameux Gigogne et Picardie, une marque populaire, elle doit toutefois encore gagner en visibilité sur les réseaux sociaux. Car, faire parler de la SCOP, c’est lui assurer des ventes. Depuis l’annonce de la reprise par ses salariés, le carnet de commandes se remplit à nouveau.

 

Une bonne nouvelle qui ne préjuge toutefois pas de l’avenir. En 2022, la verrerie réalisait un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros. 80% des ventes se faisaient à l’export. Pour continuer à se développer et à gagner des marchés, l’entreprise compte embaucher rapidement pour ses services commerciaux et marketing. Les collectivités ont mis la main au pot pour l’aider à repartir sur des bases solides : la région Centre-Val de Loire a choisi de doubler l’apport des salariés au capital (120 000 euros).

 

La Métropole entend racheter le site de l’usine, son four et ses prairies pour 5 à 6 millions d’euros. Un projet de décarbonisation du site est à l’étude. Il faut dire que chaque mois, les coûts de production avoisine les 2,5 millions euros. Le four, qui fonctionne 24/24h et 7j/7 est un gouffre financier, surtout depuis le début de la crise énergétique en 2022.

 

Malgré les incertitudes, les 228 salariés sont eux « prêts au combat » selon les mots de François Marciano. Parmi eux, il y a Philippe. D’abord sous-traitant, il est devenu salarié il y a quelques années. « Je m’occupe de tout ce qui est hydraulique. Il n’y a pas un tuyau dans l’usine que je n’ai pas bricolé », s’amuse-t-il. Le projet de SCOP lui plaît : « dans l’idée je suis en retraite depuis l’année dernière et comme François (Marciano, ndlr) a toujours besoin de moi, que j’aime cette entreprise, j’ai décidé de rester jusqu’à fin 2025. Aimant ce que je fais, j’ai dit roule, continue un peu l’aventure ».