Cathédrale de Nantes : "L'Etat prendra la restauration à sa charge"
20 juillet 2020 à 8h24 par Iris Mazzacurati avec AFP
Victime d'un incendie samedi 18 juillet, la restauration de la cathédrale de Nantes sera prise en charge par l'Etat a assuré, lundi, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.
"C'est une obligation pour l'Etat parce que c'est sa propriété, c'est une obligation parce que c'est notre culture, donc nous répondrons présent", a-t-il encore dit.
Samedi, ce sont des passants qui ont alerté les pompiers de la présence de flammes sortant de la cathédrale, vers 7H45. Il a fallu environ deux heures aux sapeurs-pompiers pour circonscrire l'incendie qui a principalement touché le grand orgue.
Cet orgue, qui datait de 1621, avait survécu à l'incendie de 1972, provoqué par le chalumeau d'un couvreur. La cathédrale avait rouvert au culte en 1985. L'édification de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, de style gothique flamboyant, a duré plusieurs siècles (de 1434 à 1891).
"On repense forcément à Notre-Dame", témoigne Vanessa, 43 ans, une commerçante qui habite dans le quartier. "C'est notre patrimoine, c'est triste de voir ça. Même si c'est restauré, des choses ne reviendront pas".
Des experts en incendie, du laboratoire de police scientifique et technique, sont à pied d’œuvre pour tenter de déterminer l'origine du sinistre, dans le cadre de l'enquête ouverte pour "incendie volontaire".
Un bénévole relâché après sa garde à vue
Au lendemain de l'incendie dans la cathédrale de Nantes, un bénévole du diocèse qui était entendu en garde à vue a finalement été remis en liberté dimanche soir.
Le bénévole "était chargé de fermer la cathédrale vendredi soir et les enquêteurs voulaient préciser certains éléments de l'emploi du temps de cette personne", a expliqué dimanche à l'AFP Pierre Sennès, procureur de la République de Nantes.
Les enquêteurs souhaitaient entendre cet homme "sur les conditions" de fermeture de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul.
Finalement ce bénévole a été remis en liberté dimanche soir "sans aucune poursuite", a indiqué le procureur à l'AFP, confirmant une information du quotidien Presse Océan.
"Il n'est pas impliqué dans la commission des faits", a dit le procureur au quotidien.
Aucune trace d'effraction au niveau des accès extérieurs n'a été constatée, selon le procureur.
"J'ai fini de jouer à 21H00 vendredi" et "tout était parfaitement normal, très calme. J'étais loin d'imaginer le drame qui allait survenir le lendemain", a témoigné auprès de l'AFP Michel Bourcier, 56 ans, organiste à la cathédrale.
Mais des questions se posent sur l'origine de l'incendie, car "trois points de feu distincts" ont été repérés à l'intérieur de la cathédrale. "Entre le grand orgue, qui est sur la façade au premier étage et les autres feux, vous avez quasiment toute la distance de la cathédrale. Ils sont quand même à une distance conséquente les uns des autres", a relevé samedi le procureur.
Dimanche après-midi, le parvis de la cathédrale a été rendu à la circulation, a constaté un journaliste de l'AFP. Les sapeurs-pompiers ont laissé la place aux enquêteurs dans la cathédrale, dont la façade est légèrement noircie au-dessus du porche.