Nièvre : face aux déserts médicaux, des communes interdisent de tomber malade !
15 octobre 2024 à 9h56 par Étienne Escuer
Plusieurs communes de la Nièvre ont décidé d’interdire symboliquement de tomber malade, pour dénoncer la désertification médicale.
Il est désormais interdit de tomber malade dans plusieurs communes de la Nièvre ! Des municipalités ont décidé ces derniers jours de prendre symboliquement des arrêtés, afin de dénoncer la désertification médicale du département, l’un des bien dotés de France. La commune de Decize, par exemple, justifie cette interdiction par le fait qu’il ne sera pas possible « de recevoir une prise en charge médicale en raison de la fermeture répétée des urgences ». Le service de l’hôpital a en effet « été placé en mode dégradé voire complètement fermé à 24 reprises depuis mars » selon la maire Justine Guyot, à l’initiative des arrêtés municipaux. Une vingtaine de maires, comme celui de Montigny-aux-Amognes, ont également pris ce type d’arrêté.
68 médecins pour 100.000 habitants en moyenne
Il n’y que 68 médecins pour 100.000 habitants en moyenne dans la Nièvre, contre 121 au niveau national. Un habitant sur cinq n’a pas de médecin traitant, et le département ne compte aucun dermatologue, et un seul rhumatologue et un seul allergologue. Depuis janvier 2023, un « pont aérien » pouvant transporter huit médecins a même été mis en place entre Dijon et Nevers. Un collectif d’urgentistes de Nevers avait quant à lui tiré la sonnette d’alarme en mars dernier, le service tournant avec seulement six praticiens, alors que 27 auraient été nécessaires.