24 Heures du Mans : paroles de bénévole
Publié : 5 juin 2023 à 6h00 par Hugo Harnois
LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS
Crédit : D.R. & JEAN-PIERRE ESPITALIER / ACO
Ils sont les yeux de la course et assurent la sécurité des pilotes : les commissaires de piste, indispensables au bon déroulé des 24 Heures du Mans. Portrait de l’une d’entre elles : Sandrine Karaban.
Sans eux, la course ne pourrait tout simplement pas exister : les bénévoles. Ils sont plus de 2000 à contribuer au centenaire des 24 Heures du Mans cette année. Personnels médical, chauffeurs, membres de l’Automobile Club de l’Ouest… ils sont très nombreux à participer au bon fonctionnement de la course.
"Comme Obélix, je suis tombée dedans"
C’est le cas notamment de Sandrine Karaban, commissaire de piste depuis 1992, et même cheffe de poste depuis 95. Ayant pratiquement toujours vécu dans la Sarthe, celle qui va avoir « 50 printemps » cette année a toujours été attirée par les sports mécaniques. Lorsqu’elle était étudiante et qu’elle cherchait à gagner un peu d’argent, Sandrine s’est alors dirigée vers le bénévolat aux 24 Heures, afin « d’accéder plus rapidement aux circuits. Et, comme Obélix, je suis tombée dedans. »
La course fait partie de son ADN, comme celle de toute sa famille. En effet, son mari est également commissaire de piste, et sa fille de seulement 16 ans la « tanne » pour devenir aussi bénévole, dans le domaine des motos. À contrario, sa mère n’a jamais partagé sa passion pour ce sport. « Elle ne comprend pas l’intérêt que j’ai à rester des heures entières à regarder des voitures et des motos tourner dans le même sens ». Mais pour la bientôt quinquagénaire, la vitesse – entre autres – de tous ces engins l’a toujours fascinée.
C'est quoi, un bon commissaire de piste ?
Exceptés les moments où elle était enceinte, la Sarthoise a quasiment toujours participé aux éditions des 24 Heures du Mans. Son rôle durant la course ? Assurer la sécurité des pilotes : « nous sommes les yeux de la direction de la course, et lorsqu’il y a un choc ou un accident, nous sommes les premiers à aller sur les lieux pour pouvoir examiner la situation par rapport au pilote, à la piste ou au véhicule. Et étant cheffe de poste, nous relayons la situation via une radio que nous avons en lien avec la direction de la course. »
Être hyper vigilant, avoir l’esprit d’équipe, et connaitre la dizaine de drapeaux sur le bout des doigts. Voilà, pour résumer, les qualités à avoir pour être un bon commissaire, d’après Sandrine, qui précise toutefois qu’elle ne fait de secours à la personne à aucun moment. Ce qui lui plait dans ce rôle depuis près de 30 ans ? « Quand on a le début d’une course, les frissons arrivent, c’est impressionnant. Chaque départ est différent mais chaque départ est magnifique. »
"Faire son chemin a été très compliqué"
Mais être une femme dans le domaine du sport automobile n’a pas toujours été facile… confesse-t-elle aujourd’hui. Cependant, elle reconnait que depuis ses débuts, son rôle a changé, en mieux : « le poste a évolué, ne serait-ce que pour le respect que l’on a vis-à-vis des femmes. A l’époque, le commissaire était un homme et il n’y avait que très peu de femmes. Faire son chemin a été très compliqué, je n’ai pas forcément bien vécu certaines périodes, mais c’est la passion qui m’a fait tenir et durer, et ça c’est très important. La mentalité des hommes a changé, pas tous, mais il y a un respect, et aujourd’hui j’adore travailler avec l’équipe que j’ai, elle est formidable. »
En cette édition si particulière du centenaire des 24 Heures du Mans, Sandrine soutient que « beaucoup de choses sont mises en place, notamment pour les bénévoles et pour les mettre à l’honneur, pour montrer que, sans eux, la course ne pourrait pas être organisée, c’est très important. » Enfin, contribuer à faire de ce rendez-vous une réussite est forcément pour elle « quelque chose de particulier. C’est un événement qu’on ne pourra jamais revivre, et c’est émouvant de pouvoir participer à cette édition-là. »