Ce pendentif pénis vieux de 42.000 ans serait la plus ancienne représentation phallique jamais découverte
25 juillet 2023 à 18h11 par A. L.
Ce pendentif pénis vieux de 42.000 ans serait la plus ancienne représentation phallique
Crédit : Twitter
Des archéologues ont probablement découvert la plus ancienne représentation phallique connue à ce jour : un pendentif mongol vieux de 42.000 ans.
Il mesure 4,3 centimètres de long sur 2,1 centimètres de large. Ce pénis sculpté en graphite, découvert en 2016 lors d’une fouille effectuée en Mongolie par une équipe internationale de chercheurs, aurait été utilisé comme médaillon par nos ancêtres il y a environ 42.000 ans. Il pourrait d'ailleurs s'agir de la "représentation anthropomorphique sexuée la plus ancienne connue", soit la plus vieille figurine en forme de phallus identifiée, comme l'explique un article des Scientific Reports publié le 12 juin dernier.
L’objet "atteste du fait que les communautés de chasseurs-cueilleurs ont utilisé des attributs anatomiques sexuels comme symboles à un stade très précoce de leur dispersion dans la région", expliquent les archéologues dans l'étude.
Est-on sûrs que cette sculpture soit réellement une représentation phallique ? Solange Rigaud, archéologue à l'université de Bordeaux et auteure principale de l'étude, a réalisé un examen plus approfondi et a permis de révéler qu'à la surface de l'objet se trouvaient deux rainures creusées à l'aide d'un outil pointu en pierre : la première, s'enroulant autour sa section médiane, aurait été conçue pour représenter le gland du pénis tandis que la seconde, plus courte, aurait été sculptée pour ressembler à une ouverture urétrale, pensent les chercheurs.
"Notre argument est que lorsque vous voulez représenter quelque chose de manière abstraite, vous choisissez des caractéristiques très spécifiques qui caractérisent vraiment ce que vous voulez représenter. Par exemple, le sculpteur semble avoir pris soin de définir l'ouverture urétrale et de distinguer le gland de la hampe", affirme-t-elle dans le communiqué de la revue Science.
La raison pour laquelle un ancêtre aurait porté un pendentif avec une telle représentation reste néanmoins incertaine. L'utilisation d'ornements, comme des coquillages disposés autour du cou, remonte à environ 45 000 ans en Eurasie, La représentation de figures humaines n'apparaît que plus tard dans les archives archéologiques de la région. Mais comme l'explique le site Geo, "la forme du bijou était difficile à identifier de loin, ce qui signifie qu'il n'a probablement pas été utilisé comme signe de reconnaissance. Il pourrait avoir été porté pour des raisons spirituelles, comme ce fut le cas dans l'Antiquité chez les Romains et les Grecs, qui façonnaient des ornements phalliques pour stimuler la fertilité".