Menacées de submersion, les îles Tuvalu envisagent de se dupliquer dans le monde virtuel

30 septembre 2022 à 16h51 par A. L.

Menacées de submersion, les îles Tuvalu envisagent de se dupliquer dans le monde virtuel

Crédit : Capture d'écran Twitter / AFP

Fatalement destinées à disparaître un jour sous les eaux, les îles Tuvalu évoquent la possibilité de se numériser. Décryptage.

Face à la montée des océans liée au réchauffement climatique, les Tuvalu, un archipel polynésien, risque de disparaître sous l’eau. Une situation dramatique qui avait déjà poussé le ministre des Affaires étrangères des îles Tuvalu, Simon Kofe, à alerter, en 2021, les participants de la COP26 sur cette menace écologique. 


C’était les pieds dans l’eau que le politicien avait alors pris la parole dans une vidéo pour faire prendre conscience de la gravité de la situation. "Nous envisageons désormais le pire des scénarios, dans lequel nous serions contraints de nous relocaliser avec la submersion de nos terres", avait alors déclaré Simon Kofe lors d'un entretien accordé à Reuters. "Nous explorons des voies juridiques qui nous permettraient de garder la propriété de nos zones maritimes et de conserver notre reconnaissance en tant qu'État dans le cadre du droit international. C'est ce que nous sommes en train de faire, pour préparer notre avenir", expliquait-il.

Une version virtuelle des îles Tuvalu ?


Près d’un an plus tard, le Dr Eselealofa Apinelu, ancienne procureure générale de Tuvalu et actuelle haut-commissaire aux Fidji, a déclaré lors de la conférence sur l'état du Pacifique ce jeudi, que "les habitants devraient toujours être en mesure de se souvenir de Tuvalu tel qu'il est, avant qu'il ne disparaisse". Sa solution ? Une version virtuelle, "un jumeau numérique" de cette nation du Pacifique, hébergé dans le métavers. 


"Lorsque finira par arriver, que Tuvalu aura disparu et que tout ce qu'ils auront sera ce monde virtuel, nous devrions toujours être en mesure de nous souvenir de Tuvalu tel qu'il est, avant qu'il ne disparaisse", a déclaré Eselealofa Apinelu. "Mais nous ne pouvons pas numériser les gens. Nous devons impliquer les êtres humains, c’est quelque chose sur lequel nous réfléchissons encore", a-t-elle précisé. 


Selon un rapport du gouvernement australien de 2011,  le niveau des eaux a progressé d'environ 0,5 cm par an depuis 1993, menaçant donc fortement l'archipel des Tuvalu dont le point culminant ne se situe qu'à 4,5 mètres au-dessus du niveau de la mer. Pour l’heure, la nation a appelé l’Australie et la Nouvelle-Zélande à apporter leur aide aux habitants lorsque le pire surviendra. "Nous croyons en nos valeurs de responsabilités partagées, ce sont des valeurs qui peuvent vraiment aider une personne à s’installer correctement et à respecter les lois de chaque pays", a conclu la haut-commissaire aux Fidji.