Les élus davantage menacés ou agressés en 2020

Publié : 30 mars 2021 à 11h00 par Iris Mazzacurati

Les maires étaient en première lignes au moment de la réforme des retraites et des élections municip

Crédit : CC BY Claude Humbert

Le nombre de menaces ou d'agressions contre un élu a connu une très forte hausse en 2020.

Près de 1 276 menaces ou agressions contre les élus ont été enregistrées en 2020, soit une très forte augmentation par rapport à l'année précédente (421), selon des données du ministère de l'Intérieur. Pour aider les élus à faire face à ces situations, le ministère a conclu un partenariat avec l'Association des maires de France (AMF). Il a souligné mardi 30 mars que ces menaces ou agressions s'étaient "concentrées à plus de 50% sur le 1er trimestre, en lien avec la réforme des retraites et les élections municipales qui ont vu les maires en première ligne au contact de nos concitoyens, souvent sur la voie publique".


Des actions "personnalisées"


Le ministère a relevé par ailleurs que les actions s'étaient "personnalisées", avec notamment "68 domiciles d’élus et 63 véhicules privés visés". Entre 2019 et 2020, les atteintes physiques ont progressé de "23%". Elles ont concerné l'année dernière 60 parlementaires et 505 maires ou adjoints. En outre, "350 maires ou adjoints ont été outragés en 2020 contre 224 en 2019", a ajouté le ministère. Dans ce contexte, le ministère a souligné que des outils étaient déjà à la disposition des élus et que le texte de loi sur la sécurité globale, en cours de discussion, prévoyait d'expérimenter l'usage d'une amende forfaitaire pour verbaliser certaines infractions. L'Intérieur et la Justice étudient quelles pourraient être ces infractions. Le ministère de l'Intérieur a également annoncé la publication "prochainement" d'un décret "rehaussant le montant des contraventions qui viennent sanctionner le nom respect des arrêtés des maires".


Une "formation à la gestion des comportements agressifs"


Le partenariat signé avec l'AMF prend d'abord la forme d'une formation à destination des élus, développée par la cellule négociation du GIGN (gendarmerie) en lien étroit avec l'AMF. Expérimentée en janvier en Loire-Atlantique, "elle vise, à base de mises en situation, à délivrer des conseils pour gérer les cas de tension et de crise avec les administrés", a expliqué le ministère. Il est également prévu une "formation à la gestion des comportements agressifs", en cours de finalisation au sein de la police nationale. Ces formations, "disponibles très prochainement, seront animées par des policiers spécialement formés par les négociateurs du RAID". Le ministère a enfin rappelé qu'au cours des dernières semaines deux maires avaient "bénéficié d’un dispositif particulier de protection, assuré par le service de la protection (SDLP)", dont celui de la ville de Bron (Rhône) (Avec AFP)