Lutte contre les violences sexistes et sexuelles à l’hôpital : une formation obligatoire pour les soignants

31 mai 2024 à 11h25 par Étienne Escuer

L'hôpital d'Orléans.

Crédit : Rédaction / Alicia Méchin

Le ministre délégué à la Santé Frédéric Velletoux annonce une série de mesures pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles à l’hôpital.

 


Après un rassemblement d’organisations féministes et de professionnels de santé mercredi 29 mai devant le ministère de la Santé, le ministre délégué en charge de la Santé, Frédéric Valletoux, annonce ce vendredi 31 mai une série de mesures pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles à l’hôpital. Tous les professionnels travaillant dans les établissements de santé, sociaux et médico-sociaux de la fonction publique hospitalière devront notamment suivre une formation de prévention d’ici trois ans.


 


En parallèle, le gouvernement annonce également la création d’une équipe nationale d'experts enquêteurs spécialisés, extérieurs aux hôpitaux, pour épauler les établissements de santé en cas de signalement de violences sexistes et sexuelles. Elle permettra « de professionnaliser les enquêtes et de prévenir l'entre-soi », afin d’éviter que certaines affaires ne soient étouffées. Une association spécialisée dans l’aide aux victimes sera quant à elle chargée de mettre en place « une ligne d'écoute dédiée et un accompagnement psychologique, médical, et professionnel des victimes ». Enfin, un baromètre annuel des violences sexistes et sexuelles permettra de « mesurer l’ampleur du phénomène et suivre son évolution dans le temps ainsi que l’impact des mesures ».


 

 


Des mesures suffisantes ?


 


Ces dernières semaines, les témoignages sur les violences sexistes et sexuelles dans le secteur de la santé se sont multipliés, notamment à la suite d’une vaste enquête de Paris Match sur le sujet. La poursuite de son cursus en médecine à l’université de Limoges par un étudiant condamné pour viols et agressions sexuelles à Tours suscite également la colère de plusieurs associations. Ces dernières, reçues au ministère cette semaine, n’ont pas encore réagi aux annonces. Elles réclamaient « des mesures concrètes et ambitieuses, accompagnées des moyens nécessaires ». Les annonces ministérielles seront-elles jugées à la hauteur ? Le collectif Emma Auclert s’indigne en tout cas que les associations de patientes ne soient pas incluses dans les groupes de réflexion et que les mesures annoncées ne concernent pas les patientes. « Les agresseurs sont les mêmes, les mécanismes sous-jacents aux violences également », explique-t-il. « Les patientes font face aux mêmes difficultés que les soignantes à faire entendre leur voix et obtenir des sanctions. La lutte contre les violences sexistes et sexuelles en santé ne peut être envisagée sans y inclure la protection des patient.es. »