L’un des plus grands beatboxers du monde vient du Mans

Publié : 20 novembre 2023 à 6h00 par Hugo Harnois

Robin Cavaillès
Robin Cavaillès
Crédit : Compte Facebook Robin Cavaillès

Robin Cavaillès a remporté au mois d’octobre dernier un prix lors de la Grand Beatbox Battle, la plus grande compétition internationale de beatbox.

 

Originaire du Mans, il a 36 ans, est intermittent du spectacle, et fait de la musique depuis qu’il est tout petit. Robin Cavaillès a été sacré en octobre dernier dans la plus grande compétition internationale de beatbox (en français : boîte à rythme), un mouvement musical né du hip-hop.

 

Autodidacte 

 

Pratiquant le piano, et après avoir appris en autodidacte la guitare ou encore la batterie, Robin a découvert le beatbox à l’âge de 18 ans : « ça m’a tout de suite plu, je me suis mis à fond dedans ». Assurant divers concerts en solo mais aussi accompagnateur de troupes musicales, l’artiste explique que le beatbox, c’est pouvoir « faire de la musique avec sa bouche, se servir de sa voix pour créer des sons bizarres, et imiter des instruments ». Pour joindre le geste à la parole, Robin commence à imiter (parfaitement) un son de batterie pour que l’on se rende bien compte de la technicité de la pratique.

En 2012, le Manceau est ensuite devenu adepte de la « loopstation » et nous définit cette catégorie issue du beatbox : « c’est une machine sur laquelle on peut s’enregistrer et répéter en boucle. La machine que j’utilise en compétition offre des possibilités d’effets qui vont changer un peu la texture de la voix, ce qui fait qu’à la fin, on ne dirait plus que tout vient de la voix, pourtant c’est le cas. »

 

La France, terre de beatbox ?

 

Même si Robin évoque « une niche » pour parler de beatbox, il assure que la discipline est très suivie, et particulièrement en France : « si je ne dis pas de bêtises, le groupe de musique français Berywam est le plus suivi au monde sur les réseaux, devant Daft Punk. » Autre exemple prouvant que les tricolores ne sont pas les derniers en matière de beatboxing : la victoire des tricolores dans cinq des sept catégories proposées lors du Grand Beatbox Battle au Japon cette année.

Parmi elles, le fan de Radiohead et de Pink Floyd a donc remporté le titre dans la discipline « loopstation ». Et pour obtenir ce « Graal », il aura fallu passer plusieurs étapes. Être d’abord présélectionné sur Internet grâce à une vidéo montrant son talent, avant d’affronter, sur place, les plus grands beatboxers du monde en plusieurs rounds. « Je ne me rends pas compte mais j’ai gagné la plus grosse compétition du monde dans ma catégorie, c’est très agréable comme sensation. C’était assez éprouvant émotionnellement, je compare ça à une compétition de sport de haut niveau », avoue-t-il aujourd’hui.

 

Le compositeur de « Us » en a bien conscience : cette victoire devrait lui ouvrir de nombreuses portes, et ça a déjà commencé : « depuis quelques semaines, j’ai été appelé plusieurs fois pour être jury dans d’autres championnats de beatbox. On va aussi m’appeler pour faire des concerts, même localement. Je suis beaucoup sollicité, c’est sympa. »

Cependant, le mordu de rock progressif ne veut pas se faire « de plan sur la comète » et savoure le moment présent, lui qui est actuellement sur des missions « hyper variées. Par exemple j’accompagne des orchestres symphoniques, et j’ai été appelé pour faire de la composition et de l’arrangement pour France Télévisions sur plusieurs projets. » À l’avenir, Robin souhaiterait faire un album, et monter un nouveau seul en scène avec ses morceaux récents. Avec sa récente victoire au Japon, il y a de fortes chances que le public réponde présent.