Les nouvelles missions des pharmaciens
15 avril 2024 à 6h00 par Alicia Méchin
Pour lutter contre les déserts médicaux, le gouvernement entend attribuer de nouvelles missions aux pharmaciens. Une nouvelle plutôt bien accueillie dans la profession.
Depuis l’an dernier, les pharmaciens sont autorisés à prescrire et à vacciner les adultes et les enfants de plus de 16 ans. Et ce n’est que le début, puisque le gouvernement entend en effet étendre les compétences de ces professionnels de santé, dans le but de désengorger les urgences, ou les cabinets médicaux, et lutter un peu plus contre les déserts médicaux.
Tous ces changements sont plutôt bien accueillis par la profession, nous explique Françoise Guégan, présidente de l’URPS Pharmacien du Centre-Val de Loire. « Il y a un côté positif sur le fait qu’on est repositionné au cœur du métier et du médicament, et en tant que professionnel de santé ». Et si l’on réfléchit bien, c’est presque même logique de donner un peu plus de missions à ces acteurs, proches du quotidien des patients. « Il y a plus de 4 millions de Français qui poussent les portes d’une pharmacie quotidiennement. Donc, on est identifié comme le professionnel de santé facilement accessible. On est ouvert sans rendez-vous, quasiment 7 jours sur 7 avec une large amplitude horaire. C’est facile de venir nous voir et de nous demander conseil, et on est là pour ça ».
Le dispositif OSYS
Actuellement, deux dispositifs sont étudiés, dont le premier est expérimenté depuis le mois de décembre 2023 en Centre- Val de Loire, le dispositif OSYS. Il consiste à prendre en charge de manière protocolisée des situations comme les brûlures, les plaies simples, les morsures de tiques… Des situations qui font déjà partie du quotidien des pharmaciens. « L’objectif est double : sécuriser la prise en charge, pour qu’elle soit identique d’une pharmacie à une autre, et un gage de qualité », nous explique François Guegan.
Une quarantaine de pharmacies est concernée par l’expérimentation, qui doit durer deux ans, jusqu’au 31 décembre 2025.
Délivrance d’antibiotiques
Un autre dispositif a été annoncé la semaine dernière par le Premier ministre, Gabriel Attal ; celui d’autoriser par décret les pharmaciens à délivrer des ordonnances et des antibiotiques pour les cystites et les angines, après la réalisation d’un test diagnostic qui s’avèrerait positif.
Mais il va falloir être patient, selon Françoise Guegan. « Il y a la parution du décret, mais après, ça ne sera pas tout de suite. Parce que, derrière, il va falloir déterminer un cahier des charges, sous quelles conditions on va devoir délivrer. Quand on voit le délai qu’il y a eu pour qu’on soit prescripteur de vaccin (…) quasiment 2 ans entre le moment où le décret est paru et où le cahier des charges a été validé ».