Marathon des Sables : « Ce qui m’a sauvé, c’est le sport »

8 octobre 2024 à 6h00 par Hugo Harnois

MDS Maroc
MDS Maroc
Crédit : MDS Maroc

La course du Marathon des Sables revient pour une nouvelle édition du 12 au 19 octobre prochains.

Il est réputé pour être assez costaud… Le Marathon des Sables (MDS) revient cette année au Maroc avec le désert de Ouarzazate comme cadre de course. Mais cela ne va pas tout à fait se dérouler comme les dernières années puisque pour cette édition, les personnes en situation de handicap peuvent aussi participer. Au total, 10 équipes composées de trois personnes (une en fauteuil roulant ; une derrière qui pousse ; une devant qui tire) vont concourir.

 

Le sport comme moteur

Parmi les compétiteurs, on retrouve Yann Grandguillaume, Castelroussin de 34 ans, joueur de tennis paraplégique depuis environ deux ans. Celui qui travaille aujourd’hui dans un cabinet d’avocat a toujours été mordu de sports. 8 ans de rugby, 15 ans de foot, et son accident en 2019 ne l’a pas empêché de continuer, bien au contraire : « j’ai toujours fait du sport depuis tout petit. Et suite à mon accident, j’ai été un an et demi en centre de rééducation. Ce qui m’a sauvé, c’est le sport, ça m’a énormément aidé au centre de rééducation d’être sportif », explique-t-il aujourd’hui.

Amateur de défis sportifs, le Castelroussin avait déjà fait le tour de la région Centre-Val de Loire à vélo-tandem en mai 2022, en parcourant pas moins de 500 kilomètres en une semaine. Et ce qui l’attend au Maroc n’est pas moins impressionnant : « j’aurai un coéquipier à l’avant qui va tirer, moi qui vais pousser le fauteuil avec mes bras, et un autre à l’arrière. On dort en bivouac avec au moins 70 kilomètres à parcourir dans le désert sur trois jours. Ce seront principalement des lacs asséchés avec de grosses pierres car les dunes sont compliquées en fauteuil. » Par ailleurs, lui et ses deux acolytes seront en autosuffisance car il n'y a pas d’électricité sur place. Ils consommeront également de l’alimentation lyophilisée avec des départs prévus vers 5h30 du matin.

 

Peur des bêbêtes

Avec tous ces chiffres, on comprend que ça ne va clairement pas être une promenade de santé pour les trois athlètes. Mais pourtant, ce n’est pas forcément le confort, la distance à parcourir et la nourriture qui effraient le Castelroussin. « Je ne suis pas trop fan de tout ce qui est insecte ou animal rampant, et dans le désert, apparemment il peut y en avoir donc ça me fait un peu peur. Je vais bien me couvrir la nuit pour être au maximum protégé. » Même si l’ambiance sera détendue dans l’équipe, Yann l’assure :  il est là pour obtenir la meilleure place possible : « on est une équipe de compétiteurs, j’ai toujours fait du sport en compétition. L’un de mes collègues, Guillaume, a notamment fait du football professionnel. »

Après le MDS, Yann ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : « je veux faire partie des meilleurs joueurs de para tennis français, même si je sais que je ne serai jamais professionnel ». Et au-delà du tennis, le Castelroussin ne s’interdit aucun futur challenge : « depuis mon accident, dès que je peux faire quelque chose d’exceptionnel, je me dis qu’il faut que je le fasse, je ne veux pas repousser au lendemain. »