Record : explosion de naissances de jumeaux dans le monde
Publié : 12 mars 2021 à 8h35 par Iris Mazzacurati
L'extension de la PMA et l'âge plus tardif des grossesses pourraient expliquer ce pic de naissances de jumeaux.
Il n’y a jamais eu autant de naissances de jumeaux dans le monde. Plus de 1,6 million de paires de jumeaux naissent chaque année dans le monde", soit "près d’un bébé sur 40", selon leur étude parue dans la revue spécialisée Human Reproduction.
En 30 ans, le taux mondial d'accouchements de jumeaux a augmenté d'un tiers, passant de 9,1 à 12,0 pour 1 000 accouchements.
Ce boom des jumeaux est préoccupant car ils sont plus souvent de petit poids, prématurés, avec plus de complications lors de l'accouchement et une mortalité plus élevée que les autres, sans oublier les difficultés pour les parents de s'occuper de deux bébés en même temps.
Davantage de "faux jumeaux"
L'augmentation de la fréquence mondiale des jumeaux est due uniquement à la hausse sans précédent des grossesses de ce qu'on appelle les "faux jumeaux" (provenant de deux ovules différents), qui varie d'un continent et d'une période à l'autre.
Les vrais jumeaux, dits monozygotes, naissent partout dans les mêmes proportions, avec "un taux constant - de quatre accouchements de vrais jumeaux pour mille accouchements", relève Gilles Pison, professeur au Museum national d'histoire naturelle et chercheur associé à l'Institut national d'études démographiques (Ined).
Un excès de précaution lors des PMA ?
La procréation médicalement assistée (PMA), qui a commencé dans les pays riches dans les années 1970, a contribué à cette augmentation des naissances multiples, de même que les grossesses plus tardives.
Le taux sanguin d'une hormone qui intervient sur la maturation de l'ovule et l'ovulation, la FSH, augmente avec l'âge et explique que la probabilité d'une grossesse gémellaire augmente jusqu'à atteindre un maximum à 37 ans.
Les progrès techniques de la PMA permettent depuis plusieurs années d'avoir une grossesse avec autant de succès en n'implantant qu'un seul embryon et en congelant ceux en surnombre. Une précaution qui fait que "nous avons peut-être atteint un sommet en matière de taux de gémellité, en particulier dans les pays riches où la PMA s'est le plus diffusée jusqu’ici", notent les auteurs.
(Avec AFP)