Santé : 4 anciens dentistes de Dentexia entendus !
3 juillet 2017 à 8h33 par Rédaction
L'Ordre des Chirurgiens-Dentistes a convoqué plusieurs praticiens ex-Dentexia. Les professionnels de santé sont entendus dans le cadre de l'affaire du cabinet low cost accusé d'avoir mutilé plusieurs patients, notamment en Bourgogne. Retour sur les faits :
Le Collectif des « Sans Dents » a un sourire en coin. Ce lundi 3 juillet, quatre dentistes de l’ancien cabinet low cost Dentexia ont été convoqués à 9h par leur direction à l’occasion d’une audience publique à Dijon. En effet, le conseil départemental de l’ordre des Chirurgiens-Dentistes a reçu plus de 200 plaintes de patients mécontents. En attendant les avancées judiciaires, il a décidé de prendre les devants en entendant ce qu’ils ont à dire.
Un patron obscur, une entreprise liquidée
Tout commence avec la loi Bachelot, votée en 2009, qui permet aux associations-loi 1901, officiellement à but non lucratif, d’exercer dans le domaine de la santé en d’adossant à des sociétés commerciales qui ont, elles, pour seul objectif : le profit. Pascal Steichen, ancien enseignant en communication et surtout homme d’affaires aux activités multiples, décidé de s’engouffrer dans la brèche.
Il crée « Dentexia » qui a pour but de proposer la santé dentaire à portée de tous, à des prix deux à trois fois inférieurs à ceux du marché. Mais dans toute offre alléchante, il y a toujours un « hic ». Et Dentexia ne fait pas exception à la règle. En cassant les prix, le cabinet low cost joue la concurrence avec les tarifs à l’étranger, loin devant les tarifs pharaoniques pratiqués dans les autres cabinets. Certains patients décident alors de franchir le seuil de la porte, c’est là que la machine infernale démarre.
Patients mutilés, salariés dégoûtés
Les premiers devis tombent : 5 000€ minimum. Correct pour la pose de plusieurs prothèses, à conditions que le travail soit bien fait. Malheureusement, rien ne s’est passé comme prévu. Factures élevées, rendez-vous annulés et soins pas terminés. L’addition est finalement salée pour la clientèle. De plus, Dentexia pensait à tout. Pour celles et ceux qui n’avaient pas les moyens de régler comptant les devis proposés, des solutions de financement étaient fournies par des sociétés de crédit liées à l’association.
Les dentistes libéraux responsables
Tout ce scandale aurait pu être évité si les gens n’avaient pas été obligés de se tourner vers les offres low cost. En effet, les tarifs pratiqués en libéral sont très élevés. Tellement que la Cour des Comptes a décidé de se pencher sur le sujet. Dans son rapport, elle rappelle que 2,6 milliards d’euros restent à la charge des patients. Résultat, l’institution souhaite plafonner les tarifs de prothèse et favoriser le développement des réseaux dentaires.