Port du masque généralisé : la préfète du Bas-Rhin sommée de revoir sa copie
3 septembre 2020 à 8h19 par Iris Mazzacurati
Une personne un masque à la main
Crédit : Pixnio
Alors que le port du masque se généralise partout en France, le tribunal administratif de Strasbourg demande à la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, d'assouplir son arrêté, dénonçant une "atteinte à la liberté personnelle".
Messages contradictoires, désaveux… Qui, quand, comment, où porter le masque… la question est décidément compliquée. Et ce n’est pas cette décision qui va simplifier les choses.
Pour le tribunal administratif de Strasbourg, le port du masque obligatoire généralisé "porte une atteinte immédiate à la liberté d'aller et venir et à la liberté personnelle des personnes appelées à se déplacer". Il a donc "enjoint", mercredi 2 septembre, la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, de réécrire l’arrêté qui l’imposait, depuis samedi 29 août, à Strasbourg et dans les 12 autres principales villes du département.
La préfète dispose jusqu'au "lundi 7 septembre à 12h" pour prendre un nouvel arrêté qui devra exclure les communes et "les périodes horaires" qui ne sont pas caractérisées "par une forte densité de population" ou "des circonstances locales susceptibles de favoriser la diffusion" du coronavirus.
Faute de nouvel arrêté, l'actuel serait alors "automatiquement suspendu", prévient le tribunal, saisi en référé-liberté par deux praticiens hospitaliers alsaciens, le psychologue Vincent Feireisen et le médecin Christian Chartier.
En mai dernier, les deux praticiens avaient déjà contesté, alors en vain, l'arrêté municipal pris par l'ancien maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries, qui imposait le port du masque dans le centre-ville. Cet arrêté avait été suspendu quelques jours plus tard par le tribunal administratif, saisi par un avocat strasbourgeois.
Une réécriture concertée
Dans un communiqué diffusé jeudi soir, la préfète a indiqué ne pas faire appel de cette décision qu'elle va "mettre en œuvre sans délai (...) en s'appuyant sur le couple "maire-préfet".
Elle invite ainsi les maires des 13 communes concernées "à lui faire connaître (...) les secteurs et périodes pour lesquels ils considèrent que le port du masque est souhaitable", souhaitant mettre les maires "au cœur du dispositif".
En attendant, l’arrêté du masque obligatoire généralisé court toujours jusqu'au 7 septembre ; pas question pour les Strasbourgeois et les habitants des 12 autres communes de le retirer dans la rue.